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Comprendre la hiérarchie et domination chez le chien

La loi du plus fort est-elle toujours de mise ? Les chiens naissent-ils avec une façon unique de concevoir leur environnement ? Ou, leur intelligence leur permet-elle de s’adapter et d’évoluer au sein de milieux divers et variés ?

On distingue deux types de dominance :

  • la dominance intra spécifique (qui concerne des relations entre membres d’une même espèce : chien-chien, humain-humain etc.)
  • la dominance inter spécifique (qui concerne deux membres d’espèces différentes). Pour cette dernière d’ailleurs, aucune étude ne prouve que c’est possible ! ( ce qui ne veut pas dire qu’elle n’existe pas au passage)

Hiérarchie, domination… et si on parlait organisation (au cas où les 2 premiers mots vous feraient peur) !

Au sein d’un groupe d’animaux vivant en meute, on parlera toujours d’une hiérarchie. Mais régie sous quelle autorité ? Le chien et le loup fonctionnent-ils de la même façon ?

Ce dont tout le monde est persuadé aujourd’hui c’est que le loup et le chien = même combat, puisque le loup est l’ancêtre du chien !

Or, cette conclusion est trop simpliste et entraîne bien souvent une mauvaise lecture des différentes situations canines car il ne faut pas oublier qu’entre le loup et le chien il s’est passé des milliers d’années de domestication.

Le loup :

Vous avez certainement déjà entendu parler du fameux « mâle alpha » au sein d’une meute de loups. Ce mâle serait un peu le chef tout puissant du groupe et celui qui domine tout le reste de la meute. Cette idée fut répandue par de nombreux chercheurs.

Or aujourd’hui, ces études ont été « revues et corrigées ».

En effet, nous savons maintenant que tous ces travaux ont été réalisés avec :

– d ‘une part des groupes de loups en captivité

(Animal qui vit sous la protection de l’Homme, et qui a tendance à modifier son comportement, car il n’est plus dans son environnement naturel)

– d’autre part des meutes reconstituées avec des loups de différentes familles

Ce qui fausse complètement les observations, puisque dans la plupart des cas, une meute de loup est constituée de façon familiale à l’état sauvage.

Le concept de meute chez le chien découle de la théorie de la hiérarchie et du loup Alpha. Pendant de longues années le zoologiste américain L. David Mech a été l’un des promoteurs de cette théorie, toutefois après 13 étés passés à observer des loups il est revenu sur ses observations. En 1999 il fait une déclaration dont le ton penaud cache des révélations fracassantes pour le petit monde des experts en loups. «On s’est trompé», dit-il, en gros dans un article intitulé «Alpha Status, Dominance, and Division of Labor in Wolf Packs », publié dans le Canadian Journal of Zoology : les individus alpha, censés dominer le groupe à l’issue d’un processus de compétition, n’existent pas. Pas comme on le croyait, en tout cas.

Il y a effectivement le père et la mère qui sont les chefs de la meute, et qui sont garants de la survie du groupe. Mais ce sont la mère et les louveteaux qui sont prioritaires vis-à-vis de la nourriture lorsqu’il y a pénurie pour des raisons évidentes de survie. Le mythe de mâle dominant qui mange en premier s’effondre alors.

La hiérarchie chez les loups existe donc bel et bien mais elle n’est pas comme on se l’imagine.

La meute naît en milieu naturel du développement d’une famille et part donc d’un seul couple mâle/femelle. Les petits qui naîtront de cet accouplement recevront de leurs parents un enseignement (par le biais du jeu) en matière de chasse, de combat et de comportement social. Maman et papa sont leurs guides, leurs professeurs, et aucun ne songe à mettre en doute leur autorité.

L’année suivante, lors de nouvelle naissance, la nouvelle progéniture se trouvera confrontée à l’autorité indiscutée de ses parents mais aussi à la supériorité hiérarchique de ses frères et sœurs aînés. Un triple ordre hiérarchique se sera donc créé de manière spontanée et naturelle : chefs, intermédiaires et inférieurs (à savoir les derniers arrivés, les sujets les plus jeunes et les plus inexpérimentés).

Dans certains cas la vie en décide autrement et à cause de meutes décimées par les maladies ou trop peu nombreuses pour assurer leur survie, il arrive que des loups étrangers à la structure familiale (loup isolé) soient intégrés à la meute.

Dans ce cas de figure le loup mâle arrivant et le père de famille se disputeront le statut de “chef” car le loup isolé, n’ayant aucun lien de parenté, ne voit le père de famille que comme un rival potentiel.

Ils devront donc déterminer qui sera le plus enclin à mener la meute vers la survie, et là, il existe alors plusieurs cas de figures : lors de parties de chasses si un des deux loups se rend compte que l’autre lui est nettement supérieur il peut se retirer. Or si celui-ci s’estime à égalité de force l’affrontement sera alors la seule issue à ce conflit.

Le chien :

Parlons des chiens à présent. Vivre en groupe n’est pas un comportement génétiquement programmé, les loups comme les chiens doivent apprendre à vivre ensemble. Et cela se fait durant leur période de socialisation. Si durant celle-ci ils vivent en groupe, adultes ils sauront vivre en groupe, et si ce n’est pas le cas, ils finiront loups/chiens solitaires, comme 70% d’entre eux.

Un groupe de chiens de nos jours est en fait une accumulation temporaire d’amis et de connaissances au gré des balades et des rencontres. Ces groupes ne sont pas des familles, ils ne sont pas stables.

De plus une horrible espèce est venu semer le trouble dans ce que mère nature a mis tant de fougue et de passion à créer …NOUS, les humains ! Et ça on en parle JAMAIS !

Le chien (certain individu ) n’est plus tout a fait un loup dans son mode de fonctionnement en grande partie car nous avons tout détruit : domestication, modification génétique, création de races de toutes pièces etc. Autant de chose qui nous pousse aujourd’hui à avoir une vision bien moins rigide que le traditionnel Loup = Chien.

Exemple : dans la nature les meutes de loups marquent leurs territoires (souvent vaste entre 40 et 70km). Ils urinent et défèquent afin de prévenir les autres meutes de ne pas s’aventurer sur ce territoire. Si une autre meute s’y aventurait ou un loup solitaire, un conflit éclaterait, pouvant aller jusqu’à la mise à mort de l’animal.

Le chien lui agira de même avec des contraintes plus grandes : gestion de meute plus compliquée car non familiale, territoire réduit et insuffisant ainsi que des modifications génétiques liées à l’élevage ayant entraînées des dérives comportementales imprévisibles.

Autre exemple : certains verront dans une rencontre canine un nouveau copain de jeu, d’autres une éventuelle menace et d’autres resteront indifférents à la vue d’un autre chien tandis que certains seront craintifs.

Les chiens peuvent donc être une fois dominants, une fois soumis. En faite, ils échangent simplement des informations à propos de leurs limites respectives afin qu’elles deviennent et restent prévisibles pour chacun.

Mais aucun n’est « ALPHA » ou uniquement dominant ! Ils agissent simplement en fonction du patrimoine génétique, de l’éducation apportée, des codes canin (pas toujours respectés chez le chien adverse) et d’une proximité bien trop grande les uns avec les autres.

De plus, nous les humains, voulons systématiquement forcer nos chiens à aimer tout le monde ! Interrogez-vous sur votre capacité à aimer tout le monde de votre coté !! Il en va de même pour votre chien.

Nous les humains avons pour la plupart un code appelé « POLITESSE » et un peu « HYPOCRISIE ». Chez le chien nous appelons ça “SIGNAUX D’APAISEMENT” et si cela ne suffit pas c’est là où le dressage devra compenser certains excès de caractère chez votre toutou.

Pour conclure plutôt que de vous attarder à batailler afin de savoir si la hiérarchie existe ou si une notion de dominance est possible, dites vous plutôt que pour que votre chien vous écoute vous devez être pour lui son guide, une personne de confiance, fiable et en qui il trouvera toujours la réponse et l’attitude voulu !