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Le chien est-il un carnivore ?

Tout d’abord, détruisons immédiatement un mythe afin de commencer ce chapitre du bon pied : Le chien n’est pas un carnivore STRICT mais un carnivore NON STRICT (carnivore à tendance omnivore).​

Voici quelques éléments de réponse :

​- Le chien a tout l’équipement du carnivore :

avant de vous en dire plus à ce sujet, sachez qu’il existe deux grandes familles de carnivores :

1/ Les vrais Carnivores, qui comprennent principalement la famille des Félidés (Tigre ou Felis tigris, Lion, Léopard, Chat). Étant essentiellement carnassiers, ce sont les canines et les prémolaires tranchantes qui dominent, tandis que les molaires broyeuses qui n’ont qu’un rôle secondaire à jouer ne sont guère qu’au nombre d’une ou deux, de taille réduite, avec des tubercules peu accentués et même caduques. Ils se nourrissent presque exclusivement de proies animales vivantes ou mortes.

2/ Les autres Carnivores, la plupart plus ou moins omnivores , qui comprennent principalement les Canidés (Chien, Renard), les Ursidés (Ours) et les Mustélidés (Fouine ou Mustela foina, Putois, Belette, etc…), ne se nourrissent pas exclusivement de chair ; ils ont la tête allongée et par suite des maxillaires plus étendus donnant insertion à des dents plus nombreuses et particulièrement à des molaires broyeuses. Ils se nourrissent indifféremment de matières végétales et de matières animales.

Pour information, voici deux exemples d’animaux carnivores et omnivores à la fois : l’ours et le raton laveur. L’ours dispose de toutes les armes du carnivore. Il est pourtant carnivore et omnivore, l’un n’empêche pas l’autre. Mais allons plus loin, dans la famille de l’ours, je demande le Panda !! D’un point de vue phylogénétique il est carnivore mais se nourrit à 99% de végétaux (notamment du bambou).

Passons maintenant au vrai/faux :

  • – Son tube digestif relativement court est plus représentatif de ce que l’on trouve chez les carnivores. Vrai !
  • – Contrairement aux omnivores, la salive du chien ne contient pas d’enzymes digestives. De ce fait, il a plutôt tendance à avaler rapidement sa nourriture sans la mélanger à la salive. Vrai !
  • – La mâchoire du chien, contrairement aux omnivores et aux herbivores, ne s’articule que de bas en haut. Vrai !
  • – Le chien n’a aucun besoin de glucides, il tire l’essentiel de son énergie, des protéines animales et des lipides. Vrai et faux à la fois !
  • Les protéines ont un rôle vital, structurel et fonctionnel :
  • – Elles sont indispensables pour la croissance de votre chien, mais aussi le développement et le renouvellement tissulaire.
  • – Elles ont un rôle important dans le processus de cicatrisation, les processus enzymatiques (digestion et métabolisme, stockage et déstockage de l’énergie fonctionnement cellulaire et transport de différentes molécules dans le sang), ainsi que dans le système hormonal.
  • – Il utilisera 25 à 30% de son apport quotidien en protéines pour le renouvellement de sa peau et de son pelage.
  • – Les protéines jouent un rôle dans le soutien du système immunitaire.
  • – Elles garantissent également la puissance des muscles ainsi que la solidité des os.

Nous distinguons deux catégories de protéines :

– La protéine animale, considérée comme complète pour nos animaux. Elle bénéficie de l’ensemble de la chaîne d’acides aminés. La viande par exemple, est constituée de tous les acides aminés essentiels, elle est indispensable pour nourrir son chien et totalement bénéfique pour sa santé. Elle est considérée comme source de protéines d’excellente qualité.

– La protéine végétale, est quant à elle considérée comme incomplète. Ce qui rend la principalement incomplète est le manque d’acides aminés : l’arginine, la taurine, la méthionine et le tryptophane sont les principales manquantes à l’appel. C’est pourquoi, dans l’alimentation de notre chien, elles sont de moins bonne qualité.

Cela fait allusion aux profils des acides aminés contenus dans ces protéines. Le maïs par exemple ne contient pas de glycine, de lysine, ni de tryptophane.

​Acides aminés essentiels

Arginine
Histidine
Isoleucine
Leucine
Lysine
Méthionine
Phénylalanine
Tryptophane
Thréonine
Valine
Taurine

Acides amines non-essentiels

Alanine
Asparagine
Aspartate
Carnitine
Cystéine
Glutamate
Glutamine
Glycine
Lysine
Hydroxlysine
Hydroxyproline
ProlineSerine
Serine
Tyrosine

Les protéines d’origine animale comme la viande, les œufs, les produits laitiers ou le poisson ont des caractéristiques voisines : elles sont très digestibles, ont des teneurs élevées en acides aminés indispensables.

Les protéines végétales, qui constituent l’autre source majeure de protéines alimentaires, ont en moyenne une digestibilité inférieure aux protéines d’origine animale. De plus, les protéines d’origine végétale ne sont pas parfaitement équilibrées au regard des besoins nutritionnels de leur organisme.

– Les lipides :

Les graisses sont une source d’acides gras essentiels, elles fournissent une protection des fibres nerveuses, du froid et sont indispensables pour l’absorption des vitamines liposolubles. Elles rendent la nourriture de nos compagnons plus appétante en fournissant plus de calories que les protéines ou les glucides.

Les lipides jouent un rôle important dans la bonne santé des reins et du cœur de votre chien, mais nous observons également un poil et une peau de qualité grâce aux oméga 6 et les oméga 3.

– Les glucides :

Partout vous lirez que l’ennemi du chien ce sont les glucides ! Qu’il n’en a nul besoin, qu’il peut s’en passer. Cela est en partie faux. En effet, bien qu’ils ne soient pas considérés comme des nutriments essentiels, ils jouent cependant un rôle métabolique important dans l’équilibre nutritionnel.
Lorsque vous apportez en quantité appropriée des glucides dans l’alimentation de votre chien (moins de 30%), ils apportent une énergie disponible immédiatement et préservent les protéines et les matières grasses qui peuvent ainsi être utilisées comme composantes de base pour la production et le maintien des tissus de l’organisme, au lieu d’être utilisées pour produire de l’énergie. De plus, ils aident au bon fonctionnement du cerveau.

– Le chien a tout l’équipement de l’omnivore :

Contrairement aux loups et aux chiens sauvages, le chien peut digérer les glucides mais sous certaines conditions (cuisson, petite quantité). Le pancréas peut produire les enzymes digestives nécessaires, mais une alimentation riche en glucides entraînera une surproduction enzymatique du pancréas. Vrai et faux !!

Lors de chasses bredouilles, les loups et chiens sauvages sont amenés eux aussi à ingurgiter des fruits ou encore des légumes qu’ils trouveront dans la nature.

Les molaires postérieures du chien sont plates (dites molaires broyeuses) ; ce qui indiquerait plutôt une tendance omnivore. Mais le chien ne se sert pas (ou peu) de ses molaires pour écraser la nourriture. Vrai !

Petite aparté sur la dentition de votre chien : La dentition du chien adulte comprend 42 dents :

– 12 incisives

– 4 canines

– 26 molaires ( 12 en haut, 14 en bas) qui peuvent varier en nombre suivant la morphologie du chien.

Leur taille augmente du début de l’arcade jusqu’à la carnassière (molaire volumineuse) puis, diminue.

De plus, avant la carnassière, les molaires, appelées pré-carnassières sont minces, coupantes, en dents de scie.

Après la carnassière, les molaires sont aplaties, mamelonnées et triturantes : ce sont les tuberculeuses. Elles lui permettent notamment de mâcher.

Vous l’aurez compris le fond du problème ici réside dans la forme de classification, trop simpliste et rudimentaire, faite par encore trop de monde.